« Un roman drôle, déjanté et porteur d’espoirs. A prendre au second degré ! »
Le premier roman sur le Covid-19 est paru le 21 avril. Ecrit en direct, mêlant politique-fiction, écologie, humour, vérités et surtout amorce d’une vie nouvelle, ce sera le premier livre écrit sur le sujet. Rédigé pendant la première moitié du confinement de façon à être lu pendant la deuxième moitié…et après ! Une farce joyeuse et peut-être vraie, qui sait ?
Idée Fixe, par Alberto Veronesi est le tableau qui illustre le roman « Le Moins Mauvais des Mondes »
Mademoiselle Julie l’avait rappelé, et martelait sans cesse ses propos de ses petits poings rageurs : C’est déjà presque trop tard ! Longtemps moquée, critiquée, vilipendée, mais tout de même respectée parce qu’elle avait conquis une incroyable audience auprès des jeunes de son âge, elle était aujourd’hui moins brocardée, parce que les évènements lui avaient donné raison. Prise au sérieux, pas encore. Mais, hélas, elle possédait un raisonnement qui était devenu incontournable.
Comme à une enfant gâtée qui fait du chantage à ses parents en les menaçant de ne pas cesser d’hurler, elle obtenait tout ce qu’elle voulait. Ou presque. Les huit personnages qu’elle obligeait à venir tous les six mois pour une journée à se réunir en secret dans ce lieu si caché que même le nom et la localisation n’étaient connus que d’eux-mêmes, de leurs organisateurs de déplacement et d’une poignée de body-guards, lui avaient obéi à une condition : Pourvu qu’elle se taise.
Alors, elle avait accepté de se taire.
A trois conditions :
D’abord que les huit acceptent de se réunir deux fois par an en grand secret pour discuter entre eux des vrais problèmes, et tentent ensemble d’apporter des solutions.
Ensuite que ce soit dans un sauna. Pourquoi ? Parce c’est comme ça que nous faisons, en Suède, avait-elle rétorqué sans l’ombre d’un sourire. Chez nous, dans un sauna, on discute, les idées viennent, on se colle les uns aux autres, le courant passe mieux, les désaccords s’estompent, on trouve des solutions. Et de citer le maire de son village, dans les terres du grand froid, qui n’hésitait pas à réunir le conseil municipal de sa commune pour approuver un projet de déviation contestée.
Enfin, qu’à l’entrée du sauna, les huit protagonistes acceptent de se débarrasser de leur identité et ne se nomment que par un personnage de la littérature de leur pays.
Après avoir fixé ces règles et procédé à la convocation officielle du Planet Sauna Club, la gamine qui ne souriait jamais annonça, qu’en hommage à August Strinberg, elle serait Mademoiselle Julie.
D’ici la première réunion, la gamine suédoise qui avait enclenché tant de désobéissances civiles chez les jeunes en faveur du climat annonça qu’elle suspendait par moratoire les hostilités, et renonçait temporairement à la grève du numérique.
Les lycéens allaient pouvoir retourner en cours. Peut-être, rien que pour cela, se créerait-elle de nouveaux ennemis, s’étaient dit les Huit.
Elle s’en fichait.
Elle n’aimait pas être aimée.